Comment Vendre un Terrain Non Constructible : Solutions et Alternatives pour la Construction

Vous êtes propriétaire d’un terrain non constructible et vous cherchez des options pour le vendre ? Peut-être vous demandez-vous s’il existe des possibilités de construction malgré ce statut restrictif ? Ou vous souhaitez simplement connaître la valeur de ce type de bien et les démarches nécessaires pour le céder ?
Sachez qu’un terrain classé inconstructible n’est pas sans valeur. Bien que sa vocation soit limitée par les réglementations d’urbanisme, des options existent pour le valoriser ou le vendre dans de bonnes conditions. Cet article vous présente les solutions à votre disposition et vous guide à travers les étapes essentielles pour réussir la vente de votre terrain non constructible.
L’essentiel à retenir
- Statut : Un terrain non constructible est défini par le PLU ou le POS de votre commune
- Démarches : Le bornage est fortement recommandé avant toute vente
- Fiscalité : Bénéficiez d’abattements fiscaux sur la plus-value, voire d’exonération sous certaines conditions
- Valorisation : Des installations temporaires ou des aménagements légers restent possibles
- Prix : La valeur varie entre 0,5€ et 10€/m² selon la région et les caractéristiques du terrain
Qu’est-ce qu’un terrain non constructible ?
Un terrain non constructible est, comme son nom l’indique, une parcelle sur laquelle il n’est pas possible d’édifier une habitation ou un bâtiment permanent. Ce statut est déterminé par le Plan Local d’Urbanisme (PLU) ou le Plan d’Occupation des Sols (POS) de la commune où se situe le terrain. Pour les communes sans ces documents, c’est le Règlement National d’Urbanisme qui s’applique, rendant souvent inconstructibles les terrains isolés.
Plusieurs critères définissent l’inconstructibilité d’un terrain :
- L’absence de raccordement aux réseaux d’eau, d’électricité et de gaz
- L’impossibilité d’accès par la voie publique
- La présence d’une zone naturelle protégée
- Un classement en surface agricole
- Des risques naturels comme des inondations ou éboulements
- Une situation d’insalubrité
Il est important de comprendre que ce statut n’est pas forcément définitif. Dans certains cas, des travaux d’assainissement ou de raccordement aux réseaux peuvent permettre de demander une révision du PLU pour faire reclasser le terrain. Cette démarche reste toutefois à la discrétion de la commune et n’aboutit pas systématiquement.
Même si votre terrain est non constructible, vous pouvez vendre votre terrain et il conserve une certaine valeur, notamment pour des usages alternatifs.
Comment vendre un terrain non constructible ?
Les démarches préparatoires
Avant de mettre en vente votre terrain non constructible, quelques étapes essentielles vous permettront de faciliter la transaction et de maximiser sa valeur :
Premièrement, il est vivement recommandé de réaliser un bornage par un géomètre expert. Bien que cette démarche ne soit pas légalement obligatoire, elle est souvent exigée par les notaires et rassure les acheteurs potentiels. Le bornage établit clairement les limites du terrain, prévenant ainsi tout litige futur concernant la superficie ou les frontières avec les propriétés voisines.
Le géomètre marquera physiquement les limites exactes de votre parcelle et rédigera un procès-verbal de bornage, document à valeur juridique qui protège l’intégrité de votre propriété. Cette étape peut être évitée si des délimitations naturelles ou artificielles (routes, cours d’eau) définissent déjà clairement les contours de votre terrain.
Ensuite, rassemblez les documents nécessaires à la vente :
- Votre titre de propriété (acte de vente, succession, donation)
- Les documents prouvant votre identité (carte d’identité, livret de famille)
- Le procès-verbal de bornage si vous avez réalisé cette démarche
- Un certificat d’urbanisme confirmant le statut non constructible
Ces documents seront indispensables pour le notaire qui établira l’acte de vente. Certaines de ces démarches sont similaires à celles d’une vente de terrain agricole entre particuliers.
Fixer le prix de vente
Un terrain non constructible a généralement une valeur inférieure à celle d’un terrain constructible. Son prix au mètre carré varie considérablement selon les régions, oscillant entre 0,5€ et 10€/m². D’après la Safer (Sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural), le coût moyen de l’hectare en France est passé de 3 000€ à 6 000€ entre 1999 et 2019.
Plusieurs facteurs peuvent influencer le prix de votre terrain :
- Sa localisation géographique
- La nature du sol et sa qualité (agricole, forestière)
- La présence d’éléments naturels valorisants comme un cours d’eau
- L’accessibilité et la proximité avec des zones habitées
- Le potentiel de changement de statut à moyen ou long terme
N’hésitez pas à consulter un professionnel de l’immobilier ou un notaire pour estimer correctement votre bien. Une estimation précise vous évitera de fixer un prix trop élevé qui dissuaderait les acheteurs, ou trop bas qui vous ferait perdre de l’argent.
Quelles solutions pour valoriser un terrain non constructible ?
Les usages autorisés sur un terrain non constructible
Bien qu’aucune construction permanente ne soit autorisée, un terrain non constructible peut accueillir certains aménagements :
- Des installations temporaires comme un camping-car, une caravane ou un mobile home (sous certaines conditions)
- Des espaces de loisirs : jardins, aires de jeux, espaces de pique-nique
- De petites structures de maximum 2m² et 1,5m de hauteur (conformément à la loi)
- Des terrains de camping temporaires (après autorisation)
- Des aménagements paysagers ou agricoles
Ces possibilités peuvent rendre votre terrain attractif pour certains acheteurs, notamment ceux recherchant un espace de détente en pleine nature ou un terrain pour des projets agricoles à petite échelle. Les règlements d’urbanisme peuvent varier, il est donc essentiel de les consulter.
Les démarches pour tenter de rendre un terrain constructible
Si votre terrain présente un potentiel pour devenir constructible, certaines démarches peuvent être entreprises :
Avant tout, consultez le plan local d’urbanisme intercommunal pour comprendre les zones d’aménagement prévues et les évolutions possibles. Ensuite, vous pouvez demander une révision du PLU auprès de votre mairie. Cette procédure est longue et son issue reste incertaine, mais elle peut considérablement augmenter la valeur de votre terrain si elle aboutit.
Des travaux d’amélioration peuvent également favoriser un changement de statut :
- Réalisation d’un accès à la voie publique
- Raccordement aux réseaux d’eau et d’électricité
- Travaux d’assainissement si le terrain est considéré comme insalubre
Ces investissements représentent un coût certain, mais peuvent s’avérer rentables si le statut de votre terrain évolue favorablement. Rappelez-vous que chaque demande est étudiée individuellement par la commune, qui reste souveraine dans sa décision.
Aspects fiscaux de la vente d’un terrain non constructible
La vente d’un terrain non constructible est soumise à l’impôt sur la plus-value immobilière, qui se compose de 19% d’impôt et de 17,2% de prélèvements sociaux. Une surtaxe de 2% à 6% s’applique si le bénéfice dépasse 50 000€.
Heureusement, des abattements fiscaux existent et s’appliquent en fonction de la durée de détention du bien :
- Après 22 ans de détention, vous êtes totalement exonéré d’impôt sur la plus-value
- Après 30 ans de détention, l’exonération s’étend aux prélèvements sociaux
D’autres cas d’exonération existent, notamment :
- Si la valeur du terrain est inférieure à 15 000€
- Pour les propriétaires aux revenus modestes
- Pour les personnes retraitées ou titulaires d’une carte d’invalidité
Compte tenu du prix moyen au mètre carré, un terrain non constructible d’environ 2,5 hectares pourrait être vendu sans génération d’impôt sur la plus-value si sa valeur reste sous le seuil des 15 000€.
Questions fréquentes
Peut-on construire sur un terrain non constructible ?
Non, par définition, un terrain non constructible ne permet pas l’édification de constructions permanentes comme une maison ou un immeuble. La loi autorise seulement l’installation de structures très limitées (2m² maximum et 1,5m de hauteur) et, sous certaines conditions, des installations temporaires comme des caravanes ou mobil-homes.
Les infractions aux règles d’urbanisme sont sévèrement sanctionnées et peuvent entraîner des amendes conséquentes (jusqu’à 6 000€ par mètre carré construit en infraction), voire une obligation de démolition. Si vous souhaitez absolument construire, la seule solution légale reste d’obtenir un changement de statut de votre terrain via une révision du PLU.
Quel intérêt y a-t-il à acheter un terrain non constructible ?
Malgré les restrictions de construction, un terrain non constructible peut présenter plusieurs avantages pour certains acheteurs :
- Un prix d’acquisition nettement inférieur à celui d’un terrain constructible
- La possibilité de créer un espace naturel privatif pour les loisirs (jardin, espace de détente)
- L’opportunité d’une exploitation agricole ou forestière à petite échelle
- Un potentiel de plus-value si le terrain devient constructible dans le futur
- Un lieu pour installer temporairement une résidence mobile (après autorisation)
Pour certains acquéreurs, notamment les amateurs de nature ou ceux ayant un projet agricole, un terrain non constructible représente une opportunité financièrement accessible d’acquérir un espace naturel privé. D’autres peuvent y voir un investissement à long terme, pariant sur une évolution favorable du statut du terrain dans les années à venir.